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Out of my brain
4 juin 2015

Parce qu'il faut bien commencer quelque part.

Je m'auto-mutile. Voila, le mot est lâché. Il est plus effrayant en français qu'en anglais, peut-être parce qu'il est plus imagé que le "self-harm" de nos amis anglophones. Mais quelque soit le terme utilisé, un jour, il faut l'affronter en face. Je pourrais faire un long post qui ferait pleurer, qui appellerai à la compassion, à la pitié même peut-être. Mais je vais m'abstenir, parce que ce n'est pas ce que je cherche avec ce blog. Ce blog-journal va avant tout me permettre de mettre des mots sur mes maux. Et si possible, les mots justes. Ceux que parfois je n'ose même pas prononcer dans ma tête. Ceux qu'on doit affronter une fois qu'on les a sorti de leur boîte.

Je ne me suis pas mutilée depuis plus de sept mois. Et pourtant, la première phrase de ce message est au présent. Parce que je ne suis pas "guérie". Je n'en ai pas fini avec cette addiction. Je me bats contre elle tous les jours, et si j'ai réussi à éloigner les symptômes, les causes sont elles toujours bien enfouies à l'intérieur de mon cerveau. Et il va falloir que j'enfile mon petit costume d'archéologue, et que j'aille creuser par là-bas, parce que ce n'est pas en faisant comme si tout allait bien que les choses vont s'arranger. Alors je vais essayer de déblayer un peu mes pensées, et de les poser ici, "out of my brain". Parce qu'une fois qu'on les a posées quelque part, on peut les regarder sous toutes les coutures, les analyser, leur dire "je te vois, je te comprends", et travailler avec, au lieu de les enterrer chaque fois plus profondément.

 J'ai aussi découvert très récemment que je souffre d'hyperphagie. Ce mot est encore plus dur à écrire que ceux qui concerne l'auto-mutilation. Parce que c'est une prise de conscience récente, parce qu'admettre qu'on est malade n'est jamais une chose facile, surtout quand la guérison est à portée de main, tout près, dans les méandres de notre cerveau, et que de fait, elle est également terriblement loin pour l'instant. Rien n'est facile, chacun à ses combats à mener. Pour l'instant, je vais me concentrer sur ces deux là, les deux qui me gâchent le plus la vie, et qui m'empêche de me dire "Je suis bien dans mes baskets". 

Ca ne va pas être facile, mais j'ai remonté mes manches, j'ai déjà commencé à me battre, et je refuse d'arrêter.

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